À Milwaukee, le futur s’écrira peut-être en grec

Avec un Grec au nom imprononçable, Giannis Antetokounmpo, les Bucks tiennent sans doute une pépite pour l’avenir.

Qui rêve de passer 48 minutes de sa vie sur écran devant un Nets-Bucks ? Personne. M’enfin bon. Ça peut être marrant. Juste pour voir si les Brooklyn – aka flop de l’année (voire de l’histoire) – Nets sont capables de gagner un fichu match, face à la plus mauvaise équipe de la ligue. Et l’occasion de voir cette dernière, où pas un joueur ne score plus de 14 points par match, en action. Avec le vieux grognard de Caron Butler. Ou un OJ Mayo (anti-franchise player par excellence) méconnaissable, et qui doit pleurer chaque soir d’avoir quitté le Texas.

Bref. Rien d’excitant. Jusqu’à ce qu’un Buck rentre en action : le Grec Giannis Antetokounmpo. Pardon ? Les amoureux du basket européen le connaissent sans doute. Moi non. Un check de stats : 7 points, 4 rebonds. Bof. Enfin, pas si mal pour un rookie (drafté en 15ème), de 19 ans. Ah ouai… 19 ans ! Le plus jeune joueur de la ligue aujourd’hui.

Sur le terrain, le bonhomme est tout simplement incroyable physiquement. Une envergure filiforme de malade d’abord, à la Kevin Durant mais en « pire » : 2,08 mètres et des bras aussi étendus que la dette grecque. Et quelle mobilité ! À chaque rebond défensif, pourquoi s’emmerder à chercher son meneur ? Il remonte le terrain comme une gazelle, avec une qualité de dribble à faire pâlir certains arrières.

Ses highlights face aux Nets

Avec ses longs segments, il capte les rebonds mal bloqués par ce bon vieux Reggie Evans. Surtout, c’est loin d’être une quiche en attaque. Pas encore un grand shooteur de loin (1/5 derrière l’arc ce soir là, 30% sur la saison), le Grec a une qualité de passe impressionnante pour son âge, et sa taille. La preuve en une action : lorsqu’une prise à deux mollassonne le trappe au moment de recevoir le ballon poste bas, il distribue à l’instinct une passe aveugle, dans le dos et à terre, au frustre Larry Sanders (pas foutu de finir l’action !).

Altruisme et hyperactivisme

Du talent, le « Greek Freak » (l’incroyable Grec, son surnom) en a plein les mains, c’est certain. Mais ce n’est pas le plus frappant chez lui. Avec que le match s’enfonce dans un interminable pseudo-garbage time où les deux équipes s’échangent les paniers, avec 15 points d’écart, Giannis Antetokounmpo joue son match À FOND. Ses attitudes et son langage corporel le montrent. Le garçon est hyperactif. À chaque possession, défensive ou offensive, il est concerné. Plaisant à voir. Quelques jours plus tôt, son adversaire d’un soir, Carmelo Anthony himself reconnaissait que « ce jeune homme joue extrêmement dur ».

Et, framboise sur le fraisier, il est d’un altruisme effrayant pour son âge. À plusieurs reprises, il refuse le shoot ouvert pour libérer un partenaire, quitte à faire le mauvais choix. On dirait un Boris Diaw, version un poil plus égoïste (faut pas déconner non plus).

 

La chaîne TNT

La chaîne TNT avec sa version phonétique du nom du Grec.

Ce soir-là, à Brooklyn, il claque 16 points, 10 rebonds et 3 contres, son meilleur match jusqu’ici (revoir ce match). Ce qui lui vaut les louanges de son coach Larry Drew : « Il joue avec de l’énergie et peut changer un match sans marquer. Pour moi, c’est énorme. » Ce dernier a fini par lui lâcher du temps de jeu depuis neuf matches, faisant de lui le plus jeune Buck titulaire de l’histoire de la franchise. Avec à la clé 11 points, 7 rebonds, 1 contre et 1 interception de moyenne. Le tout pour… une petite victoire de plus pour Milwaukee.

Patience. La dette grecque ne s’est pas creusée en un jour elle non plus.

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